Cette conférence s’inscrit dans une démarche qualité à double versant. Comment optimiser et valoriser le travail des professionnels du secteur médical, du secteur médico-social et du secteur socio-éducatif ? Comment améliorer les accueils, les prises en soin et les accompagnements des patients, des usagers et de leurs proches ?
Quel que soit son statut professionnel, quel que soit son état de santé, une personne doit toujours être « accueillie », non comme un individu subalterne s’il s’agit d’une personne moins diplômée que soi, non comme un individu déficitaire ou déficient, qu’il s’agisse d’un patient en milieu hospitalier ou d’un résident en structure spécialisée, mais, selon le philosophe Emmanuel LEVINAS, comme un visage qui s’offre à la reconnaissance de l’autre, surtout si ce visage connait l’épreuve de la maladie et de la dépendance.
Nous le savons et pourtant nous commettons des maladresses, nous manquons de tact, nous renvoyons une image gauche, parfois rude, inappropriée de notre fonction et de notre personnalité. Nous devinons combien il est important de « mettre à l’abri » les relations interpersonnelles contre toutes sortes d’intempéries, la désinvolture, l’indifférence, le détachement. Et pourtant combien de problèmes d’accordage entre nous ? Combien de relations en échec ?
L’affaire est regrettable dans les relations symétriques, elle peut être dramatique dans les relations asymétriques. Les différences de statut créent des rapports hiérarchiques parfois bien « managés », parfois délicats. Bons ou mauvais, ouverts ou défaillants, leur impact sur le travail est évident.
Quant à la relation de soin et la relation d’accompagnement, elles sont, par nature, déséquilibrées. Et ce déséquilibre peut être éprouvant, voire douloureux pour le patient et l’usager s’il n’est pas compensé par une posture éthique adéquate, attestant que leur dignité est intacte.
Objectifs généraux :
- Démontrer que la relation de confiance que les professionnels tissent entre eux, avec les patients, les usagers et leurs proches, est le terreau permettant de reconfigurer en autrui le visage du semblable, une personne dont la dignité est indéfectible quel que soit son statut, son état de santé, quelles que soient ses compétences et ses capacités. Seulement, la relation de confiance pose ses conditions. Elle ne se décrète pas, elle se gagne.
- Réinvestir les concepts clés de la relation de confiance tels que l’empathie, la congruence et la chaleur humaine afin de revivifier les rapports interpersonnels entre professionnels et entre professionnels et patients ou usagers.